304 TESTAMENTS ENREGISTRÉS AU PARLEMENT DE PÂRIS (544)
dissensions intestines qui agitèrent si profondément les premières années du x\c siècle. Lorsque éclatèrent los hostilités entre les Armagnacs et les Bourguignons, il fit partie de l'expédition dirigée contre le duc de Berry et accompagna son souve­rain au siège de Bourges, en juin 1412 ; des chaleurs excessives dont l'action dévorante se fit sentir pendant plusde trois mois occasionnèrent une épidémie qui décima l'armée royale ; Pierre de Navarre, atteint de cette maladie pestilentielle, succomba à Nevers après la levée du siège. Son corps fut transporté à Paris, et le vendredi 5 août, le Parlement se rendit à l'abbaye de Saint-Antoine pour recevoir la dépouille mortelle de ce prince, qui lut inhumé aux Chartreux, où il avait fondé quatre cellules en 1896. On lui éleva un tombeau de marbre blanc et noir dans une arcade du sanc­tuaire du côté de l'épître, avec la représentation de sa femme couchée à ses côtés, mais les restes de celle-ci n'y furent jamais déposés (Arch. Nat., x141479,fol. - - or°). Le comte de Mortain avait épousé, au mois d'août de l'année i4n, Catherine d'Alençon, fille de Pierre II, comte d'Alençon, laquelle se remaria le 1" octobre i4i3 au duc Louis de Bavière; il ne laissa aucune descendance légitime, mais seulement un fils naturel, Pierre de Navarre, dit de Peralta, connétable de Navarre. Sa fortune fut divisée en trois parts; le premier tiers, comprenant les domaines de Carentan, constitua le domaine de Catherine d'Alençon; les deux autres tiers, composés des seignemies de Tracy, Vassy, Monci, Condé - sur - Noireau, avec l'hôtel de Mortain, furent attribués à Charles, roi de Navarre, son frère et héri­tier. Le comte de Mortain possédait encore àParis, rue dela Vieille-Tixeranderie, un bel hôtel que lui avait légué la reine Blanche, veuve de Philippe de Valois; cet immeuble, dont le roi de Navarre s'était enigaré après le décès de son frère, fut vendu judiciairement dans les premiers mois de i4i5 et adjugé pour la somme de 4,5oo livres Tournois au maître des comptes, Alexandre le Boursier. Le produit de cette vente servit à solder partie d'une créance de 7,100 livres Tournois, due à Étienne de la Charité, notaire et secrétaire du roi ( Accords des 2 2 décembre 1413, 14 décembre i4i4 et 2 mai i4i5, Arch. Nat., xlCio6, 108, 109).
A tous ceulx qui ces presentes lettres verront et orront, Pierre, filz du roy de Navarre, conte de Mortaing, salut. Savoir faisons que nous, attendant et considerant qu'il n'est chose plus certaine de la mort ne moins certaine que l'eure d'icelle, non voulant trespasser de cest, siecle intestat, avons fait et ordené, faisons et ordenons nostre tes­tament ou ordenance de derreniere voulenté, sain de pensée et d'entendement, supposé que nous soions agrevé de maladie, en re-vocant tous autres testamens que faiz avons ou temps passé, ou nom